— Steve Rolls (@RollsyMTB) 27 Février 2015
vendredi 27 février 2015
jeudi 26 février 2015
Transibérica J04 Le jour des regrets
J04
Le jour des regrets
Le principe de l’étape : option Nord, grimper plein nord jusqu’à Besalú, puis prendre la crête de la Serra del Mor, qui offre deux avantages : être très proche de la Línea et dans son axe, et permettre le passage de 8 cols, mais qui présente aussi l’inconvénient de ne pas être en continuité jusqu’à Olot et d’imposer la redescente dans la vallée de Sant Jaume de Llierca. Le jour des regrets car bien sur la solution sera trouvée après coup…
Départ de : Banyoles
Arrivée à : Olot
Effectuée le : 05/05/2014
Longueur : 57 km
% revêtu : environ 50%
Dénivelé : > 1200 m
Progression vers l’ouest : 22,34 km
Progression vers le sud : négative, progression de 7,6 km vers le nord ! Pfff on n’y arrivera jamais !
Difficultés, remarques : pas de réelles difficultés hormis peut-être le Collet de Besalú
Cols sur le parcours : 10
Cols en aller-retour : 2
Hébergement : plusieurs campings à Olot, nous étions au Camping Les Tries
Beaucoup d’hésitations et de réflexions pour cette étape, et pour finir, des regrets. L’objectif fixé est Olot (camping), la Línea (en vert foncé) passe à 4 km au sud.
Le trajet en ligne droite Banyoles – Olot par Santa Pau (en vert vif) ne passe pas par beaucoup de cols, et semble bien goudronné. Par ailleurs j’ai déjà grappillé quelques cols sur cet axe.
Il y a peut-être une possibilité intéressante au sud, par la crête de la Serra de Finestres (en rouge).
Finalement je choisis l’option Nord : grimper plein nord jusqu’à Besalú, puis prendre la crête de la Serra del Mor, qui offre deux avantages : être très proche de la Línea et dans son axe, et permettre le passage de 8 cols, mais qui présente aussi l’inconvénient de ne pas être en continuité jusqu’à Olot et d’imposer la redescente dans la vallée de Sant Jaume de Llierca (continuité en bleu non trouvée malgré de multiples recherches). Bien entendu la solution sera trouvée de retour en France, cf. plus bas !
Cette matinée-là, je suis au volant du camping-car ; par ailleurs les collègues qui roulent rencontrent des routes éventuellement privées. Le parcours va donc être donné en kit, avec des morceaux en plus, comme chez tel marchand suédois bien connu
et subdivisé en 5 volets :
Premier volet : Olot – Collada de l’Arn ; par la GI-524, 5 km, RAS.
Deuxième volet : Collada de l’Arn – Collet de Guixeres, 3 possibilités.
Première possibilité : « Ouest », 9 km,ne devrait pas poser de difficultés, mais… n’a pas été reconnue !
EDIT : Merci à Jean-Pierre Lambert du Club des Cent Cols de m'avoir précisé que ce parcours, qu'il a emprunté, est public
(goudron jusqu’à Pont de Guixeres, puis large chemin visible sur les photos satellite entre Can Guixeres et le Collet, itinéraire apparaissant sur Opencyclemap)
Deuxième possibilité : « Centre », 5 km
La personne qui s’engagerait dans cette voie sera confrontée à cette signalisation :
Il n’est décemment pas possible de conseiller cette voie…
Troisième possibilité : « Est », un peu moins de 9 km ; n’a pas été reconnue… (larges chemins mais sont-ils publics ?)
Les copains ? Je ne sais pas par où ils sont passés et je ne veux pas le savoir !
Troisième volet : Collet de Guixeres – La Canova del Pujiula (12 km), via le collet de Besalú et des chemins ne posant pas de problème d’accessibilité, voire même balisés :
Une bonne montée bien raide pour le Collet de Besalú :
A noter une autre possibilité pour faire ces 3 premiers volets Banyoles – La Canova del Pujiula, mais qui évite les deux cols, autre possibilité trouvée sur Wikiloc et qui emprunte le GR1 :
Quatrième volet : La Canova del Pujiula – Coll de Can Jou, 10 km
Montée sans trop de difficultés sur la crête offrant de beaux points de vue sur Besalú ; pour une fois nous sommes presque sur la Línea et suivons son axe.
La Font de Planells nous surprend, nous pouvons y rentrer tous les 6 et y allumer un cierge (ou du moins une bougie) ; une plaque nous apprend que des républicains ( ?) ont été exécutés ici en… 1953, 14 ans après la fin de la guerre ! (Beaucoup de publications en catalan pour qui lit cette langue Google)
Le Coll de Jou est en fait entièrement revêtu par son accès nord, et après 2 aller-retours « chasse-aux-col » (plus un « Biki-se-perd ») nous nous laissons glisser vers Sant Jaume de Llierca par cette route, alors qu’une petite descente muletière nous aurait peut-être consolés de devoir quitter cette crête.
Cinquième volet : Coll de Jou – Olot
Première possibilité : la solution que nous avons donc été contraints d’adopter, faute d’en avoir d’autres à ce moment-là, la redescente dans la vallée de Sant Jaume de Llierca par le Collet de Can Font
puis la N-260 jusqu’à Olot, soit 100% de goudron (environ 19 km). La vue sur Castellfollit de la Roca est une maigre compensation…
Deuxième possibilité : trouvée après coup par l’intermédiaire du site
dont le panneautage a été repéré sur place. Ce site permet de générer une trace gpx "à la demande" suivant point de départ, de passages, et d’arrivée, sur ce réseau d'itinéraires,et dans le cas présent il y aurait bien une possibilité entre le Coll de Palomers (accessible depuis le Coll de Jou) et le secteur de Sant Julia del Mont où nous retrouvons un terrain connu (Cf. Guy Garcin et ses groupes « bucoliques » et « fast & furious »)
Cerise sur le gâteau, cet itinéraire passe par 2 cols avant les 3 ou 4 entre Sant Julia del Mont et Olot.
ATTENTION cette trace (environ 17 km) est donnée sous toutes réserves, elle n’a pas été reconnue !
Troisième possibilité donnée pour mémoire : la trace trouvée sur Wikiloc et déjà citée montre un passage Coll de Palomers - Sant Julia del Mont par un itinéraire légèrement différent (en vert); elle ne passe pas par les 2 cols, semble plus ardue, donc moins intéressante. Non reconnue non plus !
Avec tous ces volets vous devez y voir plus clair, non ?
Pour qui ne veut pas prendre trop de risque en terme de pénétration dans des propriétés privées et des traces non explorées, la meilleure solution semble être celle-ci (retenue pour le road-book) :
Merci à Guy Garcin pour la publication de ses traces.
Traces gpx et topo sont ici.
Le jour des regrets
Le principe de l’étape : option Nord, grimper plein nord jusqu’à Besalú, puis prendre la crête de la Serra del Mor, qui offre deux avantages : être très proche de la Línea et dans son axe, et permettre le passage de 8 cols, mais qui présente aussi l’inconvénient de ne pas être en continuité jusqu’à Olot et d’imposer la redescente dans la vallée de Sant Jaume de Llierca. Le jour des regrets car bien sur la solution sera trouvée après coup…
Départ de : Banyoles
Arrivée à : Olot
Effectuée le : 05/05/2014
Longueur : 57 km
% revêtu : environ 50%
Dénivelé : > 1200 m
Progression vers l’ouest : 22,34 km
Progression vers le sud : négative, progression de 7,6 km vers le nord ! Pfff on n’y arrivera jamais !
Difficultés, remarques : pas de réelles difficultés hormis peut-être le Collet de Besalú
Cols sur le parcours : 10
Cols en aller-retour : 2
Hébergement : plusieurs campings à Olot, nous étions au Camping Les Tries
Beaucoup d’hésitations et de réflexions pour cette étape, et pour finir, des regrets. L’objectif fixé est Olot (camping), la Línea (en vert foncé) passe à 4 km au sud.
Le trajet en ligne droite Banyoles – Olot par Santa Pau (en vert vif) ne passe pas par beaucoup de cols, et semble bien goudronné. Par ailleurs j’ai déjà grappillé quelques cols sur cet axe.
Il y a peut-être une possibilité intéressante au sud, par la crête de la Serra de Finestres (en rouge).
Finalement je choisis l’option Nord : grimper plein nord jusqu’à Besalú, puis prendre la crête de la Serra del Mor, qui offre deux avantages : être très proche de la Línea et dans son axe, et permettre le passage de 8 cols, mais qui présente aussi l’inconvénient de ne pas être en continuité jusqu’à Olot et d’imposer la redescente dans la vallée de Sant Jaume de Llierca (continuité en bleu non trouvée malgré de multiples recherches). Bien entendu la solution sera trouvée de retour en France, cf. plus bas !
Cette matinée-là, je suis au volant du camping-car ; par ailleurs les collègues qui roulent rencontrent des routes éventuellement privées. Le parcours va donc être donné en kit, avec des morceaux en plus, comme chez tel marchand suédois bien connu
et subdivisé en 5 volets :
Premier volet : Olot – Collada de l’Arn ; par la GI-524, 5 km, RAS.
Deuxième volet : Collada de l’Arn – Collet de Guixeres, 3 possibilités.
Première possibilité : « Ouest », 9 km,
EDIT : Merci à Jean-Pierre Lambert du Club des Cent Cols de m'avoir précisé que ce parcours, qu'il a emprunté, est public
(goudron jusqu’à Pont de Guixeres, puis large chemin visible sur les photos satellite entre Can Guixeres et le Collet, itinéraire apparaissant sur Opencyclemap)
Deuxième possibilité : « Centre », 5 km
La personne qui s’engagerait dans cette voie sera confrontée à cette signalisation :
Il n’est décemment pas possible de conseiller cette voie…
Troisième possibilité : « Est », un peu moins de 9 km ; n’a pas été reconnue… (larges chemins mais sont-ils publics ?)
Les copains ? Je ne sais pas par où ils sont passés et je ne veux pas le savoir !
Troisième volet : Collet de Guixeres – La Canova del Pujiula (12 km), via le collet de Besalú et des chemins ne posant pas de problème d’accessibilité, voire même balisés :
Une bonne montée bien raide pour le Collet de Besalú :
A noter une autre possibilité pour faire ces 3 premiers volets Banyoles – La Canova del Pujiula, mais qui évite les deux cols, autre possibilité trouvée sur Wikiloc et qui emprunte le GR1 :
Chouchou sur le grill
Quatrième volet : La Canova del Pujiula – Coll de Can Jou, 10 km
Montée sans trop de difficultés sur la crête offrant de beaux points de vue sur Besalú ; pour une fois nous sommes presque sur la Línea et suivons son axe.
Besalú et ses ponts neufs et vieux
La Font de Planells nous surprend, nous pouvons y rentrer tous les 6 et y allumer un cierge (ou du moins une bougie) ; une plaque nous apprend que des républicains ( ?) ont été exécutés ici en… 1953, 14 ans après la fin de la guerre ! (Beaucoup de publications en catalan pour qui lit cette langue Google)
Le Coll de Jou est en fait entièrement revêtu par son accès nord, et après 2 aller-retours « chasse-aux-col » (plus un « Biki-se-perd ») nous nous laissons glisser vers Sant Jaume de Llierca par cette route, alors qu’une petite descente muletière nous aurait peut-être consolés de devoir quitter cette crête.
Coll de Jou
Coll de Jou
Première possibilité : la solution que nous avons donc été contraints d’adopter, faute d’en avoir d’autres à ce moment-là, la redescente dans la vallée de Sant Jaume de Llierca par le Collet de Can Font
sous le Collet de Can Font
puis la N-260 jusqu’à Olot, soit 100% de goudron (environ 19 km). La vue sur Castellfollit de la Roca est une maigre compensation…
Deuxième possibilité : trouvée après coup par l’intermédiaire du site
dont le panneautage a été repéré sur place. Ce site permet de générer une trace gpx "à la demande" suivant point de départ, de passages, et d’arrivée, sur ce réseau d'itinéraires,et dans le cas présent il y aurait bien une possibilité entre le Coll de Palomers (accessible depuis le Coll de Jou) et le secteur de Sant Julia del Mont où nous retrouvons un terrain connu (Cf. Guy Garcin et ses groupes « bucoliques » et « fast & furious »)
Cerise sur le gâteau, cet itinéraire passe par 2 cols avant les 3 ou 4 entre Sant Julia del Mont et Olot.
ATTENTION cette trace (environ 17 km) est donnée sous toutes réserves, elle n’a pas été reconnue !
Troisième possibilité donnée pour mémoire : la trace trouvée sur Wikiloc et déjà citée montre un passage Coll de Palomers - Sant Julia del Mont par un itinéraire légèrement différent (en vert); elle ne passe pas par les 2 cols, semble plus ardue, donc moins intéressante. Non reconnue non plus !
Avec tous ces volets vous devez y voir plus clair, non ?
Pour qui ne veut pas prendre trop de risque en terme de pénétration dans des propriétés privées et des traces non explorées, la meilleure solution semble être celle-ci (retenue pour le road-book) :
Merci à Guy Garcin pour la publication de ses traces.
A Castellfollit del Roca.
Un grand classique
1996
2008
Traces gpx et topo sont ici.
mercredi 18 février 2015
Le hasard fait bien les choses
Texte publié sur la liste de diffusion du Club des Cent Cols le 12/05/2004
Le hasard fait bien les choses... dit prosaïquement le proverbe.
«Ce que nous appelons hasard, c’est peut-être la logique de Dieu» énonce plus mystiquement Georges Bernanos. Et Théophile Gauthier dans le même style : «Le hasard, c’est peut-être le pseudonyme de Dieu quand il ne veut pas signer».
Il y a quelques semaines, à la suite des attentats de Madrid (mars 2004), Daniel Mermet a diffusé dans son émission «modeste et géniale» «Là-bas si j’y suis» un reportage sur la tombe d’Antonio Machado (réécoutable ici). J’y ai découvert non seulement que le poète espagnol était mort en exil à la fin de la Guerre d’Espagne, enterré à Collioure, mais encore que sa tombe était munie d’une boîte aux lettres, afin de recueillir les nombreux courriers qui étaient déposés sur la sépulture (voir ici ou là).
De manière très émouvante, le reportage faisait entendre des espagnols, vieux ou jeunes, venant réciter des vers de Machado sur sa tombe. L’émission dérivait ensuite sur l’exil des républicains espagnols dans les Pyrénées Orientales, témoignages à l’appui...
Cette émission a suscité chez moi un grand intérêt pour la Guerre d’Espagne, peut-être parce que «Pour qui sonne le glas» reste dans mes souvenirs comme un des livres les plus forts que j’aie lu.
Dans mes loisirs, mes amis me décrivent comme «méthodique», «organisé»; le mot «monomaniaque» est parfois prononcé... C’est vrai que j’aime bien me plonger dans les choses, et donc à ma visite suivante à la Fnac, après avoir pris deux ou trois livres d’histoire sur l’Espagne et sa guerre civile, un CD «Chansons de la guerre d’Espagne»
j’allais devant le pas si maigre rayon «littérature hispanique» pour y prendre «un roman espagnol». En fait je trouvais exactement ce qu’il me fallait, un roman sur le thème de la guerre civile, fantastique photo de Robert Capa en couverture : Les soldats de Salamine, de Javier Cercas :
La citation en exergue du livre est d’Hésiode : «Les dieux ont caché ce qui fait vivre les hommes»; tiens revoilà des dieux qui cachent ou se cachent...
Tout le roman tourne autour d’une anecdote, en fait (partiellement) véridique : dans les derniers jours de la guerre d’Espagne, un éminent phalangiste, l’écrivain Rafael Sànchez Mazas est prisonnier des républicains dans le réduit catalan. Il est à un moment amené pour être fusillé en compagnie de 49 autres nationalistes, s’enfuit au moment des premiers coups de feu, échappe miraculeusement aux balles qui sifflent autour de lui en s’enfonçant dans les bois alentours. Quelques instants plus tard, terré dans un fossé, il est découvert par l’un des républicains partis le rechercher;
«c’est alors que quelqu’un a crié : «Il est par là ?» (...) le milicien est resté à le regarder quelques secondes et ensuite, sans le quitter des yeux, a crié «Par ici, il n’y a personne», puis a fait demi-tour et est parti.»
J’ai eu personnellement un peu de mal à rentrer dans le roman, en partie à cause du style narratif de l’auteur qui écrit comme s’il voulait n’oublier aucun détail (en fait ce mail se veut autant que possible un pastiche de ce style...) mais il m’a de plus en plus passionné au fur et à mesure de sa progression et j’en suis sorti assez enthousiasmé. Roman sur l’absurde, la destinée, le, euh, hasard, et beaucoup d’autres choses encore, mais aussi et surtout roman de l’Espagne réconciliée soixante après ? C’est du moins ainsi que je l’ai compris «Oui le pardon peut exister. Et ceci vaut pour tous les conflits, même les plus fratricides.»
En fait j’ai appris par la suite que ce roman avait été couvert de prix littéraires en Espagne, et y avait donné lieu à moult discussions voire polémiques (*)
Les cols ??? me diront ceux qui ont lu jusqu’ici. Non, non, je ne me suis pas trompé de liste de diffusion...
A l’occasion de ces dernières vacances pascales, l’hésitation entre la Ligurie et la Catalogne comme destination fut de relativement courte durée.
Après un petit séjour à Collioure (un écolier avait placé sur la tombe de Machado cet extraordinaire poème que j’avais moi-même mis en exergue de mon Santiago '96), et profitant de la liberté que laisse le camping-car, je choisis comme point de chute en Espagne de me poser à l’extrême limite sud de la seule carte détaillée que j’avais sur la région, la carte au 1/50000° n°2 de l’Institut Cartografic de Catalunya «Alt Emporda», ceci de manière à être certain de trouver des cols (nous y voilà), effectivement nombreux sur ces cartes de l’ICC.
Banyoles faisant la bordure de la carte, c’est donc à Banyoles que nous terminons nos vacances.
En ce 14 avril, ayant la chance de bénéficier du brouillon du Catalogue des Cols de Catalogne d’Alain Gillodes (**), je prépare mon itinéraire du lendemain.
A l’est de Banyoles, la route passe un premier petit col (Collada de l' Arn), puis un second (Collet de la Casica) ; au nord encore un petit col, Santa Maria del Collell, celui-là on va le négliger pour s’économiser et aller passer à l’est le Collet de Colitzà, basculer vers Santa Pau, puis de là essayer de gratter un maximum de la demi-douzaine de cols entourant Santa Pau.
Mais, Santa Maria del Collell ????
Le lendemain, la Collada de l’Arn est franchie comme échauffement et j’arrive à l’embranchement menant à Santa Maria del Collell qui n’est donc pas au programme.
Mais, Santa Maria del Collell ????
Le « Collell », ce n’est pas le nom de l’endroit où Rafael Sànchez Mazas a été fusillé ?? Je n’arrive pas à me souvenir, je n’ai pourtant fini le livre que quelques jours auparavant…
Dans le doute, je change mes plans et bifurque vers Santa Maria del Collell.
Le col est vite atteint, au sommet, une croix ; sur chaque face de son socle cubique, une inscription :
- construida 1718
- destruida 1936
- reconstruida 1942
Effectivement le message est clair…
Le sanctuaire de Santa Maria del Collel est juste en dessous, 200m en contrebas. Il s’agit d’un grand ensemble architectural sans grande particularité (en rénovation d’ailleurs), l’église est massive et sans charme, sous un arbre une plaque… « En las instalaciones del seminario – colegio, hubo presos destacados personajes que no compartian ideas republicanas. Entre ellos se encontraba Rafael Sànchez Mazas, un conocido falangista que, cuando iba a ser fusilado junto con otras 49 otras personas, consiguio huir entre los bosques de encinas que rodeaban el Collell. »
Ainsi donc mon lieu de villégiature, choisi au hasard, est à 10 km du lieu central du roman « les soldats de Salamine » ;
Ainsi donc me voici en ce lieu central, alors que j’aurais pu et dû l’éviter;
Ainsi donc c’est un col…
J’aime bien quand les boucles se ferment.
Il n’y a pas de hasard ?
Quelques photos du Collell :
(*) Le libraire de Banyoles : «No le he leido.» Moi : «Y porque ?» le libraire : «conozco el autor, es un imbecil.» Fin de la discussion, mon espagnol me permettant de commander une cerveza por favor mais guère plus.
(**) devenu depuis Catalogue des Cols d’Espagne, en vente au Club des Cent Cols
Les articles du Monde Diplomatique sur « les soldats de Salamine » sont pas mal, ici et là.
Circuit fait ce jour-là.
Texte publié sur la liste de diffusion du Club des Cent Cols le 12/05/2004
Le hasard fait bien les choses... dit prosaïquement le proverbe.
«Ce que nous appelons hasard, c’est peut-être la logique de Dieu» énonce plus mystiquement Georges Bernanos. Et Théophile Gauthier dans le même style : «Le hasard, c’est peut-être le pseudonyme de Dieu quand il ne veut pas signer».
Il y a quelques semaines, à la suite des attentats de Madrid (mars 2004), Daniel Mermet a diffusé dans son émission «modeste et géniale» «Là-bas si j’y suis» un reportage sur la tombe d’Antonio Machado (réécoutable ici). J’y ai découvert non seulement que le poète espagnol était mort en exil à la fin de la Guerre d’Espagne, enterré à Collioure, mais encore que sa tombe était munie d’une boîte aux lettres, afin de recueillir les nombreux courriers qui étaient déposés sur la sépulture (voir ici ou là).
De manière très émouvante, le reportage faisait entendre des espagnols, vieux ou jeunes, venant réciter des vers de Machado sur sa tombe. L’émission dérivait ensuite sur l’exil des républicains espagnols dans les Pyrénées Orientales, témoignages à l’appui...
Cette émission a suscité chez moi un grand intérêt pour la Guerre d’Espagne, peut-être parce que «Pour qui sonne le glas» reste dans mes souvenirs comme un des livres les plus forts que j’aie lu.
Dans mes loisirs, mes amis me décrivent comme «méthodique», «organisé»; le mot «monomaniaque» est parfois prononcé... C’est vrai que j’aime bien me plonger dans les choses, et donc à ma visite suivante à la Fnac, après avoir pris deux ou trois livres d’histoire sur l’Espagne et sa guerre civile, un CD «Chansons de la guerre d’Espagne»
j’allais devant le pas si maigre rayon «littérature hispanique» pour y prendre «un roman espagnol». En fait je trouvais exactement ce qu’il me fallait, un roman sur le thème de la guerre civile, fantastique photo de Robert Capa en couverture : Les soldats de Salamine, de Javier Cercas :
La citation en exergue du livre est d’Hésiode : «Les dieux ont caché ce qui fait vivre les hommes»; tiens revoilà des dieux qui cachent ou se cachent...
Tout le roman tourne autour d’une anecdote, en fait (partiellement) véridique : dans les derniers jours de la guerre d’Espagne, un éminent phalangiste, l’écrivain Rafael Sànchez Mazas est prisonnier des républicains dans le réduit catalan. Il est à un moment amené pour être fusillé en compagnie de 49 autres nationalistes, s’enfuit au moment des premiers coups de feu, échappe miraculeusement aux balles qui sifflent autour de lui en s’enfonçant dans les bois alentours. Quelques instants plus tard, terré dans un fossé, il est découvert par l’un des républicains partis le rechercher;
«c’est alors que quelqu’un a crié : «Il est par là ?» (...) le milicien est resté à le regarder quelques secondes et ensuite, sans le quitter des yeux, a crié «Par ici, il n’y a personne», puis a fait demi-tour et est parti.»
J’ai eu personnellement un peu de mal à rentrer dans le roman, en partie à cause du style narratif de l’auteur qui écrit comme s’il voulait n’oublier aucun détail (en fait ce mail se veut autant que possible un pastiche de ce style...) mais il m’a de plus en plus passionné au fur et à mesure de sa progression et j’en suis sorti assez enthousiasmé. Roman sur l’absurde, la destinée, le, euh, hasard, et beaucoup d’autres choses encore, mais aussi et surtout roman de l’Espagne réconciliée soixante après ? C’est du moins ainsi que je l’ai compris «Oui le pardon peut exister. Et ceci vaut pour tous les conflits, même les plus fratricides.»
En fait j’ai appris par la suite que ce roman avait été couvert de prix littéraires en Espagne, et y avait donné lieu à moult discussions voire polémiques (*)
Les cols ??? me diront ceux qui ont lu jusqu’ici. Non, non, je ne me suis pas trompé de liste de diffusion...
A l’occasion de ces dernières vacances pascales, l’hésitation entre la Ligurie et la Catalogne comme destination fut de relativement courte durée.
Après un petit séjour à Collioure (un écolier avait placé sur la tombe de Machado cet extraordinaire poème que j’avais moi-même mis en exergue de mon Santiago '96), et profitant de la liberté que laisse le camping-car, je choisis comme point de chute en Espagne de me poser à l’extrême limite sud de la seule carte détaillée que j’avais sur la région, la carte au 1/50000° n°2 de l’Institut Cartografic de Catalunya «Alt Emporda», ceci de manière à être certain de trouver des cols (nous y voilà), effectivement nombreux sur ces cartes de l’ICC.
Banyoles faisant la bordure de la carte, c’est donc à Banyoles que nous terminons nos vacances.
En ce 14 avril, ayant la chance de bénéficier du brouillon du Catalogue des Cols de Catalogne d’Alain Gillodes (**), je prépare mon itinéraire du lendemain.
A l’est de Banyoles, la route passe un premier petit col (Collada de l' Arn), puis un second (Collet de la Casica) ; au nord encore un petit col, Santa Maria del Collell, celui-là on va le négliger pour s’économiser et aller passer à l’est le Collet de Colitzà, basculer vers Santa Pau, puis de là essayer de gratter un maximum de la demi-douzaine de cols entourant Santa Pau.
Mais, Santa Maria del Collell ????
Le lendemain, la Collada de l’Arn est franchie comme échauffement et j’arrive à l’embranchement menant à Santa Maria del Collell qui n’est donc pas au programme.
Mais, Santa Maria del Collell ????
Le « Collell », ce n’est pas le nom de l’endroit où Rafael Sànchez Mazas a été fusillé ?? Je n’arrive pas à me souvenir, je n’ai pourtant fini le livre que quelques jours auparavant…
Dans le doute, je change mes plans et bifurque vers Santa Maria del Collell.
Le col est vite atteint, au sommet, une croix ; sur chaque face de son socle cubique, une inscription :
- construida 1718
- destruida 1936
- reconstruida 1942
Effectivement le message est clair…
Le sanctuaire de Santa Maria del Collel est juste en dessous, 200m en contrebas. Il s’agit d’un grand ensemble architectural sans grande particularité (en rénovation d’ailleurs), l’église est massive et sans charme, sous un arbre une plaque… « En las instalaciones del seminario – colegio, hubo presos destacados personajes que no compartian ideas republicanas. Entre ellos se encontraba Rafael Sànchez Mazas, un conocido falangista que, cuando iba a ser fusilado junto con otras 49 otras personas, consiguio huir entre los bosques de encinas que rodeaban el Collell. »
Ainsi donc mon lieu de villégiature, choisi au hasard, est à 10 km du lieu central du roman « les soldats de Salamine » ;
Ainsi donc me voici en ce lieu central, alors que j’aurais pu et dû l’éviter;
Ainsi donc c’est un col…
J’aime bien quand les boucles se ferment.
Il n’y a pas de hasard ?
Quelques photos du Collell :
Santa Maria del Collell
Santa Maria del Collell
Santa Maria del Collell vue du Collet de Colitza
(*) Le libraire de Banyoles : «No le he leido.» Moi : «Y porque ?» le libraire : «conozco el autor, es un imbecil.» Fin de la discussion, mon espagnol me permettant de commander une cerveza por favor mais guère plus.
(**) devenu depuis Catalogue des Cols d’Espagne, en vente au Club des Cent Cols
Les articles du Monde Diplomatique sur « les soldats de Salamine » sont pas mal, ici et là.
Circuit fait ce jour-là.
Texte publié sur la liste de diffusion du Club des Cent Cols le 12/05/2004
Republié dans "Transibérica" car notre J04 fait le 05/05/2014 se déroule entre Banyoles et Olot, et la Línea passe à 3 km d'el Collell.
mercredi 11 février 2015
Transibérica J03 le jour du plein sud
J03
Le jour du plein sud
Le principe de l’étape : notre contournement nord de la plaine de Figueres a certes été fructueux en termes de récolte de cols, mais nous a peu fait progresser vers le sud. Aujourd’hui nous rattrapons notre retard et même plus, mais au détriment de la progression vers l’Ouest ! La progression direction Sud-Ouest au départ de Sant Llorenç de la Muga semble difficile ; l’accès Est de la Serra de l’Estela semble interdit (cols en propriété privée), nous nous laisserons donc glisser direction Lladó - Cabanelles, puis viserons Banyoles.
Départ de : Sant Llorenç de la Muga
Arrivée à : Banyoles
Effectuée le : 04/05/2014
Longueur : 54 km
% revêtu : 42%
Dénivelé : 700 m
Progression vers l’ouest : 1,92 km seulement
Progression vers le sud : 22,5 km
Difficultés, remarques : La prise d’altitude matinale représente 4 km à 6.7%. Sinon il y a juste à surveiller son GPS (ou son rode bouc).
Cols sur le parcours : 4
Cols en aller-retour : 5
Rappel : les cols sont ceux retenus par le Club des Cent Cols
Hébergement : Camping El Llac à Banyoles
Départ matinal, fond de vallée, nous mettons les coupe-vents pour le départ dans la vallée de la Muga ; nous sommes récompensés par la vision de la belle église de l’Ermita de la Mare de Deu de Palau,
puis c’est la première et seule difficulté de la journée, et encore, difficulté toute relative puisque il n’y a que 300 m de D+ au programme pour franchir la Serra de l’Estela. Les coupe-vents sont vite quittés,
la montée est très régulière, qui nous fait franchir une « Trinxera » :
Au vu des FR-30-0851, FR-30-0571, FR-30-0193, j’ai déjà proposé une autre « Trinxera » autrement mieux panneautée au Groupe de Travail Espagne,
Groupe de Travail Espagne qui a… tranché, et refusé cet « intitulé ». Je soumettrai cette Trinxera muletière et la défendrai mollement, ne voulant pas en ce centenaire de 14-18 déclencher une nouvelle guerre – des tranchées.
Arrivés sous la crête, vient le temps des aller-retours, le premier pour le Collet de la Cirera ; la carte ne montrant pas de sentier en continuité pour le Coll del Suro, voici un premier aller-retour.
Au Coll del Suro, nous faisons quelques tentatives pour éviter l’aller-retour, tentatives infructueuses malheureusement, tant pis pour l’élégance du tracé et l’économie d’efforts.
Notre jardinage :
Après le Coll de les Vinyes, nous faisons un dernier aller-retour à niveau ou quasi sur la crête pour une paire de colls supplémentaire.
Au Coll de Can Pujau une autre grappe de cols nous tente mais elle est clairement défendue par de hauts grillages. Nous restons citoyens et nous consolons avec la magnifique vue sur le golfe de Roses.
Au retour nous sommes dominés par Mare de Deu del Mont (1124 m), une autre fois, un autre jour, une autre histoire, là nous plongeons vers le Sud-Est et nous laissons glisser vers Lladó non sans glaner une paire de cols au passage.
Peu avant Lladó l’Ermita de Sant Felip i Sant Jaume nous offre notre dernière vue sur la Méditerranée et quelques illusions d’indépendance de la Catalogne.
Repas à Lladó avec quelques jolies pierres.
Après Lladó nous coupons la Línea peu après la N-260, qui d’ailleurs a la direction générale de cette Línea. Effectivement nous aurions pu aller à Besalu et son camping. Une variante plus revêtue à noter.
Après un col anecdotique (mais obstinément marqué sur tous les fonds de carte, Coll de Ganta), je me laisse guider par mon sens de l’orientation qui me démontre que le GPS est nécessaire pour se retrouver dans tous les petits chemins, qui ne mènent pas tous à Espinavessa. Nous retrouvons finalement notre trace puis allons chercher le GR1 qui nous amène gentiment aux abords de Banyoles.
Traces gpx et topo sont ici.
Le jour du plein sud
Le principe de l’étape : notre contournement nord de la plaine de Figueres a certes été fructueux en termes de récolte de cols, mais nous a peu fait progresser vers le sud. Aujourd’hui nous rattrapons notre retard et même plus, mais au détriment de la progression vers l’Ouest ! La progression direction Sud-Ouest au départ de Sant Llorenç de la Muga semble difficile ; l’accès Est de la Serra de l’Estela semble interdit (cols en propriété privée), nous nous laisserons donc glisser direction Lladó - Cabanelles, puis viserons Banyoles.
Départ de : Sant Llorenç de la Muga
Arrivée à : Banyoles
Effectuée le : 04/05/2014
Longueur : 54 km
% revêtu : 42%
Dénivelé : 700 m
Progression vers l’ouest : 1,92 km seulement
Progression vers le sud : 22,5 km
Difficultés, remarques : La prise d’altitude matinale représente 4 km à 6.7%. Sinon il y a juste à surveiller son GPS (ou son rode bouc).
Cols sur le parcours : 4
Cols en aller-retour : 5
Rappel : les cols sont ceux retenus par le Club des Cent Cols
Hébergement : Camping El Llac à Banyoles
Départ matinal, fond de vallée, nous mettons les coupe-vents pour le départ dans la vallée de la Muga ; nous sommes récompensés par la vision de la belle église de l’Ermita de la Mare de Deu de Palau,
puis c’est la première et seule difficulté de la journée, et encore, difficulté toute relative puisque il n’y a que 300 m de D+ au programme pour franchir la Serra de l’Estela. Les coupe-vents sont vite quittés,
la montée est très régulière, qui nous fait franchir une « Trinxera » :
UTM : 31 T 477880 4683095
Au vu des FR-30-0851, FR-30-0571, FR-30-0193, j’ai déjà proposé une autre « Trinxera » autrement mieux panneautée au Groupe de Travail Espagne,
UTM : 31 T 370976 4652509
Groupe de Travail Espagne qui a… tranché, et refusé cet « intitulé ». Je soumettrai cette Trinxera muletière et la défendrai mollement, ne voulant pas en ce centenaire de 14-18 déclencher une nouvelle guerre – des tranchées.
Arrivés sous la crête, vient le temps des aller-retours, le premier pour le Collet de la Cirera ; la carte ne montrant pas de sentier en continuité pour le Coll del Suro, voici un premier aller-retour.
Collet de la Cirera, le posse au grand complet
(Ben alors Freddy, tu fais la tête ? Ce n'est pourtant pas toi qui va redescendre chercher le véhicule...)
Au Coll del Suro, nous faisons quelques tentatives pour éviter l’aller-retour, tentatives infructueuses malheureusement, tant pis pour l’élégance du tracé et l’économie d’efforts.
Notre jardinage :
(Croix rouges : ça ne passe pas !)
Il y a peut-être le sentier flèches vertes à voir, il ne nous a pas sauté aux yeux…Après le Coll de les Vinyes, nous faisons un dernier aller-retour à niveau ou quasi sur la crête pour une paire de colls supplémentaire.
Au Coll de Can Pujau une autre grappe de cols nous tente mais elle est clairement défendue par de hauts grillages. Nous restons citoyens et nous consolons avec la magnifique vue sur le golfe de Roses.
Au retour nous sommes dominés par Mare de Deu del Mont (1124 m), une autre fois, un autre jour, une autre histoire, là nous plongeons vers le Sud-Est et nous laissons glisser vers Lladó non sans glaner une paire de cols au passage.
Peu avant Lladó l’Ermita de Sant Felip i Sant Jaume nous offre notre dernière vue sur la Méditerranée et quelques illusions d’indépendance de la Catalogne.
(je n'ai aucune idée de ce que fait Lolo)
Tel le Maure poussant un soupir en voyant pour la dernière fois Grenade, nous goûtons notre dernière vue de la Méditerranée - en attendant la première de l'Atlantique, dans... longtemps.
Repas à Lladó avec quelques jolies pierres.
Après Lladó nous coupons la Línea peu après la N-260, qui d’ailleurs a la direction générale de cette Línea. Effectivement nous aurions pu aller à Besalu et son camping. Une variante plus revêtue à noter.
(Qu'ils sont beaux... les Pyrénées !)
Après un col anecdotique (mais obstinément marqué sur tous les fonds de carte, Coll de Ganta), je me laisse guider par mon sens de l’orientation qui me démontre que le GPS est nécessaire pour se retrouver dans tous les petits chemins, qui ne mènent pas tous à Espinavessa. Nous retrouvons finalement notre trace puis allons chercher le GR1 qui nous amène gentiment aux abords de Banyoles.
Le meilleur moment de la journée, ou presque.
Traces gpx et topo sont ici.
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